COMMUNIQUE DE L’ARMEE DES CLOWNS:
Bure’gence Info ! : Bure 365, c’est parti ! TOUVABIENSURTOUNEVOUZINQUIETETROPAS
Dans la région, on l’attendait depuis longtemps, ou presque, et enfin il est arrivé… Un “premier” convoi de déchets hautement radioactifs à destination du site d’enfouissement de Bure, le Bure express, a pris les rails ce dimanche 18 mai 2014 (en vu d’arriver le 1er juin à Bure). Par chance, nous, authentiques, sympathiques et surtout totalement indépendants, voire indépen-dentistes représentants de l’ANDRA y étions.
Notre train évoluait dans une ambiance atomique quand nous arrivâmes à notre première escale, la gare de Châlons-en-Champagne, fière chanceuse tirée au sort pour accueillir bis-hebdomadairement le passage de nos trains.
Autour de nous, une foule en délire venue assister avant tout -il ne faut pas le nier- à la convention annuelle des vieilles voitures dans laquelle notre cylindrée nucléaire se fondait gaiement, mêlée aux triathlètes du dimanche auxquels nous n’avions rien à envier : “areva, champion, le reste c’est du bidon!”. Les quelques mines inquiètes aperçues de prim’abord furent bien vite rassurées grâce à la présence chaleureuse et bienveillante de notre médecin spécialisée en contrôle de test (si, si), révélant que tout le monde et même plus possédait un niveau de radioactivité de -1 sur l’échelle de Karcher, ce qui nous donne dans un langage plus commun : “touvabiensurtounevouzinquiététropas”. Il faut dire qu’il valait mieux être bien portant pour toucher l’espoir d’enfouir notre radieuse miss uranium, une bombe atomique partie en quête de son site de stockage comme un secret cherchant sa tombe.
A peine vingt minutes d’art-et notre convoi reprenait son doux et délicat périple, semant sur son passage quantité de déchets hautement radioactifs définitivement inoffensifs (c’est notre médecin qu’elle l’a dit). Et puis nous avions quand même notre ramasseuse de poubelles qui nous a filé un bon coup de patte même si elle avait l’air énervée d’on ne sait pas trop quoi –la pollution radioactive, tout ça ; j’ai pas très bien compris- en même temps elle a toujours l’air énervée celle-là. Destination finale : “Mesdames et messieurs, nous sommes arrivés en gare de Bure, Bure, 4,5 milliards d’années d’arrêt. Avant de descendre, veillez à ne pas avoir oublié vos déchets dans le train.” Dès lors, les déchets furent méticuleusement enfouis un à un par notre super équipe d’enfouisseuses pédagogiques esclavagistes, qui bien entendu faisait travailler ces feignasses d’enfants venus en nombre observer leur rayonnant futur, sous le regard attendri de leurs parents.
Et au son du désaccordéon de Serge, qui perd sa peau et qu’il hallucine parce-qu’en 30 ans de conduite de trains de déchets il a jamais vu ça, la journée se poursuivait en chansons… Extrait d’ambiance de « Mon Amour nucléaire » (sur l’air des amants de saint Jean) :
A Châlons le train-train nucléaire,
C’est vraiment, trop super,
Les wagons chargés en uranium,
Dans la grande valse des atomes.
Comment ne pas perdre la tête,
Quand elle passe sous ta fenêtre,
Miss uranium, ne fait que passer,
Mais à Bure tu peux la retrouver.
Nous qui l’aimons tant,
Notre princesse plus forte que jeanne Calmant.
Des millions d’années, c’est le futur au site de Bure.
Des millions d’années, c’est le futur au site de Bure.
Et ce qui devait arriver… La journée pris fin un peu vite quand d’un coup nous prîmes conscience qu’un genre de mal étrange nous gagnait peu à peu, à base de mystérieuses mutations faciales en tout genre, aussi laides qu’inexplicables. Peut-être était-ce le soleil, peut-être la pelouse, peut-être cette inauguration riche en émotions nous aura-t-elle provoqué une poussée collective d’acné… Va savoir !
GROS Bisous, et Gros boutons !
Les arrivistes arriérés de l‘Andra, AAA.